Alain Manzoni, rippeur au Grand Besançon, fait partie de ces hommes de l’ombre qui assurent chaque matin l’enlèvement de nos déchets. Dans le service, ils sont 39 rippeurs, 16 conducteurs – dont une femme – et 3 rippeurs-conducteurs à faire tourner cette mécanique essentielle.

«Je suis rippeur depuis 23 ans. Si je suis toujours là, c’est que ce métier me plaît ! Ce qui m’a attiré, c’est qu’on est toujours dehors, en mouvement. Bien sûr, la prise de poste est à 4h30, mais on travaille sur 4 jours et j’ai ainsi tous mes vendredis ! Je me lève à 3h, je me couche à 20h et je ne fais jamais la sieste, c’est une question d’habitude… mais je suis fils de paysan, alors les levers tôt, je connais bien.»

Actuellement, Alain travaille sur le secteur de Miserey, Torpes, Dannemarie. Les tournées sont définies à l’année, mais la polyvalence est de mise : « On peut changer pour renforcer une équipe ou remplacer quelqu’un : on sait s’adapter. En centre-ville de Besançon, c’est évidemment plus compliqué : deux ripeurs et deux « sorteurs » sont mobilisés pour faire sortir les bacs des immeubles. »

Le métier a évolué, notamment côté équipement : poignées chauffantes sur le camion, vêtements de protection ergonomiques, armoire chauffante pour les habits mouillés… « On a un bel espace de pause quand on revient vider le camion. Et la sécurité aussi a progressé : le camion ne dépasse pas 30 km/h quand on est sur le marchepied. » En revanche, les conditions météo restent une vraie contrainte : « Quand il pleut l’hiver, ce n’est pas la joie. Mais on fait avec… comme avec les odeurs, surtout l’été. On s’habitue à tout ! »

Avec la redevance incitative, le métier s’est aussi transformé : « Aujourd’hui, on fait 900 bacs de recyclables pour 500 d’incinérables. Les gens trient mieux, des progrès restent à faire : à titre d’exemple, on a déjà eu quatre départs de feu à cause de piles au lithium jetées dans les poubelles incinérables. Les camions auraient pu brûler. Il faut vraiment sensibiliser les habitants là-dessus. Notre métier est exigeant mais on sert à quelque chose et c’est déjà énorme. »